Et désormais, dans la moiteur des bouses chaudes
Et des litières d’or que la fourche échafaude,
Sous leurs ventres bombés et clairs,
Elles passeront les mois des longues somnolences ;
Chacune aimant et défendant
Son coin
Et mâchonnant,
Nonchalamment,
Raves, farine et foin,
Dans le silence.
Et la Toussaint grisâtre et le brumeux Noël
Agiteront au village leurs cloches lourdes ;
Et tout l’hiver mordra, avec rage, le ciel,
Autour des clos muets et des étables sourdes,
Que se continuera, interminablement,
Dans la torpeur humide et la chaude indolence
Toujours cet éternel mâchonnement,
À dents longues, dans le silence.
Seule, avant l’aube ou vers la nuit,
La servante qui trait arrivera bourrue,
Avec ses pieds massifs et ses larges mains crues