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les plaines


Ô vous, les pays d’or et de douce splendeur !
Si vos bois, vos vallons, vos plaines et vos grèves
Tentent parfois encor mes désirs et mes rêves,
C’est la Flandre pourtant qui retient tout mon cœur.
 
L’amour dont j’ai brûlé fut conçu pour ses femmes ;
Son ciel hostile et violent m’a seul doté
De sourde résistance et d’âpre volonté
Et du rugueux orgueil dont est faite mon âme.

Mon pays tout entier vit et pense en mon corps ;
Il absorbe ma force en sa force profonde,
Pour que je sente mieux à travers lui le monde
Et célèbre la terre avec un chant plus fort.