Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
œuvres de émile verhaeren
Et seuls les vieux chiens hâves

Sortent, fouillant la boue, ou tout à coup se roulent,
Pattes en l’air,

Parmi des tas de cendre et d’écailles de moules.


Heureusement qu’un beau matin, l’été

S’en vient, de sa neuve clarté,
Chauffer les murs dont le crépi s’éraille,
Et que l’égout et le trottoir
Se repeuplent du grouillement noir

Et des pieds nus de la marmaille.


Les ruelles se réveillent soudain,

Toutes portes ouvertes ;
Du linge sèche aux cloisons vertes
Des tout petits jardins ;
Les fenêtres et les plinthes sont peintes,
La résine et la poix
Ornent le corridor étroit
Au bout duquel s’étale et se trimballe,
Monumental, entre les deux parois,

Le ventre enflé des commères enceintes.


Alors, les nets et clairs logis
Font bon accueil à ceux qui entrent ;