Page:Verhaeren - Contes de minuit, 1884.djvu/48

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tières ; des galops brusques de bêtes mises en train sous des cinglements de lanières. Au bord du trottoir, faisant la haie, le bataillon des cascadeuses vieillies, le visage saupoudré de fard, du khol aux yeux, de la brique aux pommettes. Le tout, gommeux, filles, chevaux, fiacres, cochers, vertdegrisé dans un placage de lumière électrique.

Après quelques minutes, ce brouhaha de départ s’assoupit. On s’éloigna dans un départ fracassant de fiacres. Le gaz s’éteignit dans le vestibule, la rue s’emplit d’isolement nocturne, mouillé de bruine, jauni de vingt en vingt pas, d’une flamme échevelée de réverbère.

Alors, d’une loge d’avant-scène où il se tenait caché, le mystérieux docteur Vellini, l’évocateur des spectres impalpables, encore vêtu de l’habit noir et de la cravate blanche,