Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

THOMAS

Dom Militien ?

DOM BALTHAZAR

Laissez-moi,… Laissez-moi,… Laissez-moi,…

THOMAS

Je ne comprends plus ; je ne sais plus que croire.

Un repos, DOM BALTHAZAR ne répond pas. THOMAS continuant :

Dom Balthazar, vous étiez, parmi nous,
L’homme, depuis longtemps choisi, celui qui vint,
Un jour, armé d’une sorte de droit divin,
Prendre possession de notre obéissance.
Vos paroles étaient hautes et crénelées
De force et d’arrogance,
Et votre volonté, par blocs accumulée,
Malgré la mienne, en imposait à tous !
Notre prieur sentait en vous
Une âme, autant que la sienne, âpre et féodale ;
Il vous rêvait abbé et maître après sa mort.
Si l’humaine existence est creusée en dédale,
Vous vous leviez comme une tour, construite au bord,