Page:Verhaeren - Deux Drames, 1917.djvu/56

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D’où l’on peut voir et indiquer au monde
Quelle route est propice à sa marche errabonde,
Et quel chemin de Dieu traverse ceux du sort.
Aujourd’hui, vous voilà
Pauvre, désemparé et las,
Ruine qui travaille à sa propre ruine.
Votre fierté s’ébranle et se disjoint.
Votre audace tomberait-elle ? et le futil
Et colossal orgueil qui vous domine,
Soudain, dès aujourd’hui, se payerait-il ?

DOM BALTHAZAR

Si cet orgueil se paye, au moins
L’aurai-je ainsi voulu et ordonné moi-même.

THOMAS

Hélas ! que voici bien le cri
Que votre conscience arrache à votre esprit.
Toujours l’orgueil, l’orgueil !… vous-même et votre orgueil.

DOM BALTHAZAR (bouleversé)

Ce n’est pas vrai ! ce n’est pas vrai ! je mens ! je mens !
C’est par amour, par seul amour que les tourments