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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/125

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Avec le lait de mes chèvres je les engraisse
Regarde : l’un d’entre eux s’accoude à l’abreuvoir
Le bois entier remue et chante ; écoute, écoute.


DEUXIÈME BERGER
(bruits dans le feuillage)


C’est le cahot d’un char, quelque part, sur la route


PREMIER BERGER


Ce sont leurs voix folles, te dis-je, ils vont parler ;
C’est à nous deux qu’il appartient de démêler
Ce que, ce soir, les bois touffus disent aux plaines.


UN SATYRE


Toi qui t’en vins du côté de l’Asie, Hélène,
Lourde d’amour souffert et de sanglots captifs,
C’est nous, c’est nous, c’est nous, les satyres furtifs
Qui t’appelons, ce soir, en nos cris de folie ;
La terre est molle et chaude et les antres feuillus