Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/21

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Que l’homme à son tour dompte et qu’il force soudain
À travailler au sort des hommes de demain.

Et tout autour de cette arène déjà rouge,
Avec la crainte en eux que leur destin ne bouge,
Se tiennent inclinés les peuples et les rois
Dont la guerre féroce épargna les royaumes.
Leurs Parlements sont réunis : de grandes voix
Parlent encor sous de grands dômes ;
Pourtant,
Á chaque instant,
L’angoisse emplit les cœurs battants,
Si bien que l’univers entier est haletant
Dans son sang et sa chair, dans ses os et ses moelles,
Du creux des mers jusqu’aux étoiles.