Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/47

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Les petits cierges blancs, de leurs clartés pointues,
Illuminent le front penché de tes statues
Et dressent des buissons de flammes dans la nuit.
Une immense ferveur se dégage sans bruit
Des foules à genoux, qui contiennent leurs larmes,
Mais qui savent pourtant qu’au long du Rhin, là-bas,
— Canons, chevaux, drapeaux, soldats —
Rôde et se meut sans cesse un immense bruit d’armes.

Soudain la guerre est là qui monte et envahit.
Le tocsin sonne et sonne et Reims en retentit.
Les cieux sont sillonnés d’une foudre lointaine.
L’orage des canons tonne de plaine en plaine.
Un choc ; et le combat décide du pays.
Les bataillons teutons descendus vers Paris
Sont rejetés et poursuivis jusqu’en Champagne.
Or, puisqu’il fait accueil à tout homme lassé,
Le grand temple de gloire et d’amour traversé
S’en vient aussi vers eux du fond de la campagne.

Mais eux
Prenant ses rosaces pour cibles