Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/120

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« Ce qu’est un foyer clair avec lequel on cause,
« Tandis que choit la pluie et que souffle le vent
« Et qu’il secoue et bat l’auvent
« Et la fenêtre close.

« Au sein de nos guérets
« Le cœur des gens est plus secret
« Qu’en vos vallons boisés où Pan rit dans les feuilles,
« Où l’on entend les Dieux chanter dans les pipeaux,
« Où Lycoris au bord des eaux
« Se couche et vous accueille.

« La ville et tous ses bruits
« Et ses trains d’or trouant la nuit
« Ont effrayé pendant longtemps les blancs villages,
« Mais aujourd’hui l’accord est fait et les marchés
« Voient de beaux gars endimanchés
« Mener vers eux mille attelages.