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Au carrefour de « l’Arbre aux rats »
Le vent soulève un coin du drap.

Les quatre planches de la bière
Ont comme peur de la lumière.

On voit les clous, on voit la croix,
Chacun songe : « Le mort a froid. »

On sait qu’à peine une chemise
Couvre sa peau rugueuse et grise,

Qu’au jour tonnant du jugement
Il paraîtra sans vêtements,

Et plein de honte, et pauvre et blême,
Et grelottant devant Dieu même.