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Humble et caché jadis sous la terre âpre et nue,
Son travail aujourd’hui se fait dominateur ;
Il s’adjuge l’élan et bientôt la hauteur
De l’arbre qu’il étreint pour monter jusqu’aux nues.

Il frémit de lumière et s’exalte de vent :
Sa force est devenue ardente et fraternelle,
Son feuillage, léger comme un vêtement d’ailes,
Le soulève, le porte et le pousse en avant.

Chaque rameau conquis lui est support et proie.
Pourtant, ayant appris sous terre à se dompter
Au point de ne lâcher jamais sa volonté,
Il est si sûr de lui qu’il domine sa joie,

Toujours il tord à point sa multiple vigueur,
Fibres après, fibres, au creux des moindres fentes,
Et n’écoute qu’au soir tombant les brises lentes
Chanter en lui et l’émouvoir de leurs rumeurs.