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Car vivre, c’est prendre et donner avec liesse.
Mes pairs, ce sont ceux-là qui s’exaltent autant
Que je me sens moi-même avide et haletant
Devant la vie intense et sa rouge sagesse.

Heures de chute ou de grandeur ! — tout se confond
Et se transforme en ce brasier qu’est l’existence ;
Seul importe que le désir reste en partance,
Jusqu’à la mort, devant l’éveil des horizons.

Celui qui trouve est un cerveau qui communie
Avec la fourmillante et large humanité.
L’esprit plonge et s’enivre en pleine immensité ;
Il faut aimer, pour découvrir avec génie.

Une tendresse énorme emplit l’âpre savoir,
Il exalte la force et la beauté des mondes,
Il devine les liens et les causes profondes ;
Ô vous qui me lirez, dans les siècles, un soir,

Comprenez-vous pourquoi mon vers vous interpelle ?
C’est qu’en vos temps quelqu’un d’ardent aura tiré
Du cœur de la nécessité même, le vrai,
Bloc clair, pour y dresser l’entente universelle.