L’Olympe et l’Hélicon brillaient dans l’air ;
Sur les versants, d’où les sources s’épanchent,
Des temples purs, ainsi que des couronnes blanches,
Illuminaient de souvenirs les vallons clairs.
La Grèce, avec ses Parthénons de marbre
Et ses gestes de Dieux qui agitaient les arbres
À Dodone, la Grèce entière, avec ses monts
Et ses villes dont la lyre berçait les noms,
Apparaissait, sous le galop du fol cheval,
Comme une arène familière
À son essor quotidien dans la lumière.
Mais tout à coup, plus loin que le pays natal,
Un jour, il vit, du fond des passés mornes,
Surgir, serrant un disque entre ses cornes,
L’inépuisable et lourde et maternelle Isis.
Et ce fut l’art de Thèbes ou de Memphis
Taillant Hator, la blanche, en de roses pylones,
Et ce fut Our et Babylone
Et leurs jardins pendus à quels clous d’astre d’or ?
Et puis Ninive et Tyr, et les décors
De l’Inde antique et les palais et les pagodes,
Sous la moiteur des saisons chaudes,
Tordant leur faîte, ainsi que des brasiers sculptés.
Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/20
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.