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Au bon toucher de tes deux mains,

Je sens comme des feuilles
Me doucement frôler ;
Que midi brûle le jardin,
Les ombres, aussitôt, recueillent
Les paroles chères dont ton être a tremblé.

Chaque moment me semble, grâce à toi,
Passer ainsi divinement en moi.
Aussi, quand l’heure vient de la nuit blême,
Où tu te cèles en toi-même,
En refermant les yeux,
Sens-tu mon doux regard dévotieux,
Plus humble et long qu’une prière,

Remercier le tien sous tes closes paupières ?