Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/120

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Où les bateaux larges et bas
Passent, avec leurs mâts,
Ailés de voiles.

Au temps des froments lourds et des seigles fluets,
Elle voisine avec la mauve et le bluet,
Dans les plaines immensément dorées ;
Elle sourit, au long des clos et des orées
Et des jardins et des moissons ;
Elle est la fleur des tranquilles maisons
Qui jalonnent les routes infinies ;
On la peint quelquefois sur les planches vernies
Des chapelles, au coin des bois ;
Si ses lèvres de fleur avaient la voix,
Elles diraient, aux vents qui traversent les landes,
Un peu de la douceur et de la paix flamandes.

Probes ménagères à bonnet blanc,
Femmes vieilles dont le menton tremblant
Raconte un tas d’histoires
Du Purgatoire,