Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 
Oh ! ses prés, ses vergers, ses granges et sa cour.
Et sa femme là-bas qui, elle aussi, regarde
Ce bien qui fut l’âpre raison de leur amour
Et qui sera sa sauvegarde.

Et tandis que tous deux comptent sur leur destin,
La servante apparaît qui hêle les convives
Vers la table luisante et le fumant festin
Et la soupière aux couleurs vives.

Avec gêne d’abord on entame les plats ;
Mais dès que l’entrain monte et que la faim s’aiguise,
Les plus francs des mangeurs, autour des poulets gras,
Baffrent en manches de chemise.

Les tourtes et les flans apparaissent dans l’or
Des papiers découpés et des assiettes peintes ;
Et pour sabler le vin plus goulûment encor,
On boit au broc et à la pinte.