Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/40

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Quelle sombre ou claire étrenne
Apportera demain aux bateliers ;
Ils consultent aussi les blancs et doux meuniers
Autour de qui voyage
Le ciel entier, avec sa brume et ses nuages,
Et sa terreur, et sa folie, et ses soleils,
Et tant de météores
Qu’ils ignorent.

Quant aux jeunes, dont le poil est vermeil
Et qui lisent les gazettes falotes,
Les vieux sourient à leurs parlotes ;
Ils ont beau dire et beau prouver,
Les vieux s’entêtent à rêver
En regardant fumer leurs pipes ;
Et l’on n’entend qu’un mouvement mouillé de lippes
Répondre à la jactance
Des gars du bourg gonflés de mots et d’importance.

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