Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/95

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Et des poules entrent et sortent
Et caquettent au seuil des portes ;
Le métayer, la pipe aux dents,
Impose à ses trois fils leur tâche :
L’un l’accepte ; l’autre se fâche ;
Mais tous la remplissent, en attendant
Que l’aïeul meure et qu’eux soient maîtres.

Et la ferme se vide et le soleil pénètre,
Comme de l’or, par les fenêtres ;
Et les mouches, sur les tables poissées,
Mènent des rondes insensées
Et par couples s’essorent ;
Tandis qu’en lumineux et roucoulant arroi
Se pavanent les blancs pigeons sonores,
Au bord des toits.

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