Page:Verhaeren - Les Rythmes souverains, 1910.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Les Monastères,
On les voyait jadis, ainsi que de grands fronts,
Du fond des bois, du bout des monts
Illuminer la terre,
Leurs tours les éclairaient comme autant de flambeaux ;
Au-dessus d’eux, les étoiles posaient leurs sceaux,
Et sur les champs, les clos, les lacs et les vallées,
Ils dardaient de très haut
Le dogme inexpugnable et la foi crénelée.

Rome pensait pour tous ;
Mais eux songeaient pour Rome.
Ils dominaient la vie et les brusques remous
Que creusait en son lit le flot rétif des hommes.