Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/77

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On le regarde
En son orgueil marcher ;
Les solennels et francs archers
Du grand serment
Lui font sa garde ;
L’heure est claire, les cieux vermeils :
Vraiment
C’est à croire qu’il porte
Sur son torse bombé et ses épaules fortes
Des morceaux de soleil.

En un panier bordé de soie
Sont étendus son arc et son carquois ;
Une tige de buis
Dont le sommet lentement bouge,
Tend, devant lui,
L’ébouriffant plumage rouge
De l’oiseau d’or qu’il abattit.

Il traverse la rue aux Laines,
La cour du prince et le vieux bourg ;
Il marcherait à grands pas lourds,