Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/78

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Sans perdre haleine,
Jusqu’au soleil couché.
Mais tout à coup les tintamarres
De la fanfare
Lui font accueil, sur le marché,
Les pistons crient et les tubas font rage
Sans nul répit, sans nul arrêt,
Et l’on promène du tapage
De cabaret en cabaret.

Bières rouges sous couronne de mousse
Pour vous lamper gaiment
À la santé du grand serment,
Chacun s’en vient à la rescousse ;
On assiège les comptoirs clairs
Avec des brocs tendus en l’air.
Les servantes passent et passent,
Moites de hâte et de sueur
Et refoulant à coups de croupe
Parmi les cris et les rires, la troupe
Toujours plus dense des buveurs.