Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Or, les voici, c’est dimanche, qui s’en reviennent
Des montagnes méridiennes,
Le col tendu et le vol haut,
Et que déjà,
Tout en suivant des yeux le dard d’une girouette,
On les attend et on les guette
Là-bas,
Au fond des ruelles inquiètes
Des deux Nèthes et de l’Escaut.

Dans les greniers, sous les poutres vermeilles,
On veille,
Et sur la place, où le ciel vaste et clair
Rayonne, on s’attroupe, le nez en l’air ;
Et là, sur les pignons où rien ne bouge,
Seuls, les colombiers verts,
Porte ouverte, règnent sur les toits rouges.
Et tout-à-coup, plus haut que tours et coupoles,
Les plus ardents se désignent du doigt,
Une tache mince dans le ciel froid ;
On dirait une virgule qui vole
Et s’approche, et grandit, et d’un coup d’aile
Se détachant de l’infini,