Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/84

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Vient effleurer le faîte et les moëllons ternis
Du vieux rempart et de la citadelle.

De groupe en groupe, on crie et l’on s’excite.
Les cœurs battent et des paroles,
Dites très vite,
S’affolent ;
Le tumulte s’aggrave et gagne au loin,
Dans la ville, les coins et les recoins ;
Celui qui le premier a reconnu
Le vol lointain venant de l’inconnu,
S’en va, l’orgueil au front, de ruelle en ruelle,
Crier victoire et conter la nouvelle,
Tandis qu’au même instant,
Là-bas, dans une cour que les foules traversent,
Sur son pigeon hagard et haletant,
Le colombier vainqueur laisse tomber sa herse.

Aussitôt pris,
Le pigeon bleu, le pigeon gris,
Est engouffré dans un fourreau de toile,
Et le coureur le plus ardent,