Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/89

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Les fenêtres et les plinthes sont peintes,
La résine et la poix
Ornent le corridor étroit
Au bout duquel s’étale et se trimballe,
Monumental, entre les deux parois,
Le ventre enflé des commères enceintes.

Alors, les nets et clairs logis
Font bon accueil à ceux qui entrent ;
Sur les carreaux, le sable fin
Inscrit de longs et onduleux dessins ;
La table, avec son gros bouquet au centre,
Et son vase de verre noir
Se reflète dans le miroir,
Et les plaques du poële reluisent
Comme un autel d’église.

Et l’on travaille, et l’on peine dûment,
Et les enfants se suivent,
Comme barques à la dérive,
Et grandissent, sait-on comment.