L’universel baiser qui fait s’aimer les mondes.
Mais aujourd’hui, sénile et débauché,
Il lèche et mord et mange son péché ;
Il cultive, dans un jardin d’anomalies,
Bibles, codes, textes, règles, qu’il multiplie
Pour les nier et les briser par des viols.
Et ses amours sont l’or. Et ses haines ? les vols
Vers la beauté toujours plus claire et plus certaine
Qui s’ouvre en fleurs d’astres au pré des nuits lointaines.
Et le voici au fond de palais monstrueux
Dont les vitraux dardent aux cieux
L’inquiétude,
Et le voici, soudain, qui se transforme en multitude.
Avec mille regards contagieux,
Avec mille regards cherchant des milliers d’yeux,
Avec son âme éparse en mille âmes de braise,
Pour qu’elle arde plus fort de la flamme mauvaise,
Il s’enfle et se propage en des vices nouveaux.
Sa conscience change et son cerveau.
Un nouvel être naît : homme, enfant, vieillard, femme,
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