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Page:Verhaeren - Les Visages de la vie, 1899.djvu/54

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LA DOUCEUR


Connaissez-vous ces beaux soirs d’or,
Où les anges voilent les yeux du jour,
L’été, quand on aime, d’un lent amour,
Ceux d’autrefois à qui l’on a fait tort :
Les doux, qui se donnèrent, sans envie,
Et dont aucun ne se découragea,
Bien que souvent, on affligeât
Leur cœur, pour se prouver, avec hargne, sa vie.

Ils étaient bons jusqu’à lasser,
Et pardonnant jusqu’à froisser.