Page:Verhaeren - Les Visages de la vie, 1899.djvu/63

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Incline toi, vers son mystère et sa terreur,
Ô toi, qui veux la vie, à travers tout, mon cœur !
Pèse sa crainte et suppute ses rages
Et son entêtement, en ces conflits d’orages,
Toujours exaspérés, jusqu’au suprême effort ;
Sens les afflux de joie et les reflux de peine
Passer, dans l’atmosphère, et enfiévrer la mort ;
Songe à tous tes amours, songe à toutes tes haines,
Et plonge toi, sauvage et outrancier,
Comme un rouge faisceau de lances,
En ce terrible et fourmillant brasier
De violence et de silence.