Le mysticisme et le sensualisme
flamand, que Bruges et Anvers incarnèrent,
furent également affirmés par
les deux plus grands génies que la
Flandre ait produits : Van Eyck et
Rubens. Qu’il me soit permis de citer
les deux poèmes, que dans Toute la Flandre, je consacre à l’œuvre magnifique, mais diverse, de ces maîtres.
Voici les strophes dédiées aux Van Eyck :
VAN EYCK
L’or migrateur qui passe où s’exalte la force
Avait choisi jadis, en son vol arrogant,
Pour double colombier glorieux, Bruge et Gand,
Dont les beffrois dressaient, au grand soleil, leurs torses.
Les deux cités dardaient un pouvoir inégal,
Mais un égal orgueil vers l’avenir splendide,
Comme les deux Van Eyck, vastes cerveaux candides,
Dressaient d’un double effort leur art théologal.