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les bords de la route


III


Et mon amour sera le soleil fastueux,
Qui vêtira d’été torride et de paresses
Les versants clairs et nus de ton corps montueux.

Il répandra sur toi sa lumière en caresses,
Et les attouchements de ce brasier nouveau
Seront des langues d’or qui lécheront ta peau.

Tu seras la beauté du jour, tu seras l’aube
Et la rougeur des soirs tragiques et houleux ;
Tu feras de clartés de splendeurs ta robe.

Ta chair sera pareille aux marbres fabuleux,
Qui chantaient, aux déserts, des chansons grandioses,
Quand le matin brûlait leurs blocs, d’apothéoses.