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Page:Verhaeren - Poèmes, t1, 1895, 2e éd.djvu/36

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poèmes

IV


Hiératiquement droit sur le monde, Amour !
Grand Dieu, vêtu de rouge en tes splendeurs sacrées,
Vers toi, l’humanité monte comme le jour,

Monte comme les vents et comme les marées ;
Nous te magnifions. Amour, Dieu jeune et roux,
Qui casse sur nos fronts tes éclairs de courroux,

Mais qui décoche aussi dans le fond de nos moelles,
L’électrique frisson au plaisir éternel,
Et nous te contemplons, sous ton ciel solennel,

Où des cœurs mordus d’or flambent au lieu d’étoiles,
Où la lune arrondit son orbe en sein vermeil,
Où la chair de Vénus met des lacs de soleil.