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Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/75

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les soirs

 
Ce qui flottait de Dieu dans l’albe immensité,
— Douceur éparse et messagère —
On l’a cristallisé naguère
Au seuil des temps, en des vases d’éternité.

Mais le cristal s’en est fêlé. Les grands calices
Se sont vidés de l’infini.
Et maintenant l’esprit bruni
De trouble et les regards usés par les supplices,

Raffinés de la mort, nous l’invoquons les soirs,
Quand les astres, comme des lampes,
Brûlent, en étageant leurs rampes,
Vers les lointains d’argent marbrant des parvis noirs.