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poèmes, iiie série

CELUI DU SAVOIR


Et me voici d’un grand site de catafalques
Et d’un minuit soudainement illuminé,
Où s’inscrivent les vestiges et les décalques
De la splendeur et de l’effroi — l’halluciné !

La science s’y darde, en des observatoires
Lenticulés de verres d’or, qui, vers les feux
Rouges et monstrueux d’un ciel prodigieux,
Braquent, depuis quels temps ? leurs yeux comminatoires

Sur des axes de lois fixes, les astres clairs
Roulent l’éternité du monde — et, par éclairs,
En de pâles chemins troués de solfatares,
Luisent les galops fous des comètes barbares.