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les apparus dans mes chemins


Parmi ces blocs de feux, la terre est une aveugle
Que la lumière, un jour, ne réchauffera plus :
En des livres précis et des textes élus,
Son cataclysme craque et son désastre meugle.

En un site de catafalques
Ou s’illimitent les décalques
De la splendeur et de la peur,
Quelqu’un vêtu d’effroi
S’est, lentement, ce soir, arrêté devant moi.

Sa chevelure en feu fouetté
Illuminait ses tempes élargies,
Ses yeux étaient aigus d’avoir scruté
La science inquiétante des soirs,
Parmi les forêts d’or de la magie.
Il m’arrivait des modernes ouvroirs
Où l’on tisse de fragiles calculs
Pour enfermer les temps et leurs reculs
À l’infini, au fond des âges.
La barque, par la nuit, des siècles en voyage,
Le myriadaire éclat des lumineux faisceaux,
Les astres migrateurs des mers occidentales,