Présentation au Temple, du musée de La Haye, et mëme la Leçon d’anatomie. Aussi la Sainte Famille du musée du Louvre, bien que postérieure de dix-huit ans aux deux précédentes œuvres.
Peu à peu la technique se libère et s’affirme. La main dans sa sûreté et sa force commande au pinceau. Elle appuie sur la toile, elle serre l’objet, elle le dessine avec de la couleur, elle se fait tour à tour légère ou pesante, caressante ou rude. Elle se prouve habile, mais cette habileté se refrène vile et jamais il n’est arrivé à Rembrandt d’aboutir à une œuvre creuse dont la virtuosité seule fait le mérite. Sa profondeur d’émotion et de vision le sauve toujours de cette charmante mais dangereuse faculté. La Ronde de nuit est créée ainsi. Voici l’époque où le faire s’élargit. La touche s’étend, se fortifie encore. Un coup de brosse est un modelé. On suit le travail tout entier, franc et sûr, de l’un à l’autre coin de la toile. Aucun trait n’est écrit sans raison, nulle reprise, l’œuvre est faite avec méthode et sans trace d’hésitation.
Ce travail, qui sans cesse s’assagit et se surveille, aboutit à l’admirable œuvre des Syndics. Ici, tout est motif à exemple et à leçon. Rien n’est de trop, rien ne manque. Une maturité toute pleine encore de jeunesse et de force s’y prouve. Le métier est d’un maître qui ne doit rien à personne, qui a appris de lui-même par une pratique constante tout ce qui se peut acquérir de perfection dans un art.
Et tout à coup, la technique de Rembrandt se modifie