« Même vous, diletta, ne me croit assez sot
« Pour demeurer ici dedans le temps d’un saut
« De puce. »
Elle pâlit très fort et frémit presque,
Et dit : « Va, je sais tout. » — « Alors c’est trop grotesque
Et vous jouer là sans atouts avec le feu.
— « Qui dit non ? » — « Mais je suis spécial à ce jeu. »
— « Mais si je veux, exclame-t-elle, être damnée ? »
— « C’est différent, arrange ainsi ta destinée,
Moi je sors. » — « Avec moi ! » — « Je ne puis aujourd’hui. »
Il a disparu sans autre trace de lui
Qu’une odeur de soufre et qu’un aigre éclat de rire.
Elle tire un petit couteau.
Le temps de luire
Et la lame est entrée à deux lignes du cœur.
Le temps de dire, en renfonçant l’acier vainqueur ;
« À toi, je t’aime ! » et la justice la recense.
Elle ne savait pas que l’Enfer c’est l’absence.
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JADIS ET NAGUÈRE