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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/214

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mémoires d’un veuf


L’enfant de la maison est une grande petite fille, pâle mais forte, et spirituelle ! et gamine ! et bonne en diable.

Enfin une dynastie de commis se succède à de longs intervalles, ce qui fait l’éloge de ces jeunes gens et de la maison.

Deux entre autres de ces employés portaient les mêmes noms Papal et prénom présidentiel.

L’un, petit, éveillé, à la frimousse de gavroche et d’Annamite, étonnait toujours le client de ses yeux toujours malins, pas trop méchants, et de ses réparties éTaPantes, comme on dit en ce lieu dont le langage est spécial.

L’autre, robuste garçon, tête de jeune empereur romain, plus calme et non moins espiègle au fond, piquait d’un mot répété à de savants intervalles l’imprudent qui l’avait une fois prononcé à tort : « Très joli », « Je suis dans le sous-sol », par exemple.

Bref un personnel très bien.

Parmi les clients de choix, on compte des poètes que chevelus ! et d’autres trop chauves. L’un d’entre ces favoris d’Apollon stupéfie par sa haute, l’autre par sa petite taille, tel autre par ses gestes héroïques, — tous, par leur joie de vivre en dépit des mistoufles et des guignes.

On voit figurer aussi dans cette élite, d’anciens magistrats fiers de leur pauvreté, des militaires à