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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/240

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mémoires d’un veuf

voyons, avouez qu’il ne repond pas du tout à l’idée que d’honnêtes, que de moyens lecteurs sont susceptibles de s’en très justement former. En un mot, cette partie du livre n’a pas le caractère de mémoires, tel qu’on entend d’ordinaire ce mot.

— Autobiographiquement parlant non, mais j’ai le droit très net de me servir d’un mot commode, large, traditionnellement élastique, pour désigner une série d’impressions, de réflexions, etc., etc., émanant d’un homme qui serait aussi libre, indépendant, dégagé, aussi désintéressé qu’égoïste et le spectateur par excellence, par exemple, qu’un veuf.

— Mais, excusez l’indiscrétion. Veuf, l’êtes-vous ?

— Je le suis.

— Alors pourquoi votre livre a-t-il l’air de ne s’en douter qu’à peine, à grand’peine ?

— . . . . . . . . . . . . . . .

— Quittons ce sujet. N’êtes-vous pas bien sévère pour Victor Hugo ?

— Ah çà, m’allez-vous aussi reprocher d’aimer Gastibelza ?

— Ce n’est…

— D’estimer les Voix intérieures et autres Feuilles d’automne, de supporter les drames et plusieurs romans ?…

— Permettez…