passé, à la fermeture des Bouffes, tout voisins.
Des banquets mensuels, des soirées chez l’un ou chez l’autre, les maîtres, Banville, Leconte de Lisle, de préférence, — des parties de campagne, entretenaient l’affection et serraient les coudes. Sans doute, de petits groupes subdivisaient le gros de l’armée, au gré des sympathies ou des voisinages, mais on se retrouvait vite en corps, et la plus étroite solidarité rappelait chacun de nous au cher cénacle dès que sonnait une heure décisive. Qu’un volume parût chez Lemerre (alors exclusif), quelle curiosité, bien que tous en sussent les vers par cœur, quel enthousiasme, — et au dehors, en pays « philistin », quelle polémique, quelle sainte colère !
Des peintres , des musiciens , ceux-ci en petit nombre — leur art s’isole et isole trop — nous étaient d’aimables camarades. Parmi les premiers citons Feyen-Perrin, Manet, un peu plus vieux que nous. Pantin qui fit d’une douzaine d’entre nous, en 1872, sous le titre de Coin de Table, de magnifiques portraits, son meilleur tableau peut-être, acheté très cher par un amateur de Manchester ; enfin, Gaston Bazille tué volontaire à l’armée de la Loire, en 1871, — Cabaner, si original et si savant, Sivry, l’inspiration (dans le sens divin et rare du mot), la verve, la distinction faites homme, âme de poète aux ailes d’oiseau bleu, Chabrié, gai comme les pinsons