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mémoires d’un veuf

pruneaux de provenance non moins suspecte et non moins supportés. Un jour Arlequin, à qui au contraire c’est Colombine qui donne douceurs, menus cadeaux et tous et cœtera avec le vrai reste, surprend mon Pierrot en ce piteux manège et te vous lui flanque une de ces tripotées !

Prestement Pierrot, fait du coup philosophe, revient à l’essentielle gourmandise ainsi , — mais cette fois il n’en mettrait pas sa main au feu, non, mais en jurerait son grand serment, — qu’à ce gnoti seauton de surérogation.


V

épilogue


Ils ont, Pierrot, Arlequin, Colombine, vingt ans, l’un un an de plus, l’autre un an de moins ou des mois de plus et de moins, mais cet âge glorieux, Vingt Ans ! rayonne tellement qu’on a vingt ans quelque temps de plus qu’aucun autre âge. Chacun d’entre eux s’est confirmé. — Arlequin est un superbe jeune homme qui a dépouillé la chrysalide du gamin pour le luxurieux costume serpentin bariolé qu’on sait, bien rempli. Colombine est grasse, désirable, délicieusement animale, la saveur même ! Ses toilettes éclatent comme son rire. Ils forment à eux deux un vraiment exceptionnel couple tout d’a-