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mémoires d’un veuf

bonne foi vous ne pouvez nier ; maintenant je doute que tant de calme vous plaise beaucoup : l’amitié se crée de ces devoirs et les morts aimés prennent de ces droits ! Encore est-il question d’elle là-dedans et c’est bien quelque chose qu’un souvenir quelconque. Allez donc voir au dehors, vous qui êtes mondaine et vous répandez à profusion, si quelqu’un s’occupe encore, fui>-ce peu, de cette indifférente ! Donc n’excusez pas mais n’accusez pas les lignes moins aimables que vous n’eussiez souhaité où j’ai ouvert mon cœur sur une mémoire à propos de laquelle nous différerons toujours d’avis.

Et voyons, au fond, votre amie était-elle si gentille que ça ?

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Une justice à lui rendre pourtant.

Sa jalousie aux mille yeux (Pauvre de moi ! Pour quel Hercule elle me prenait donc !) n’arrêta jamais un regard sur vous. Et pourtant comme nous la trompions ! vous avec toute l’ardeur d’une amie qui joue un bon tour à une intime, moi non sans quelque remords. (Je vous l’avoue aujourd’hui bien qu’il n’y parût guère alors.) Et encore ce remords s’innocentait-il à mes yeux tant vous lui ressembliez… En mieux, tant en mieux ! Tous ses traits, toute son allure, quand il lui arrivait par instants