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mes hôpitaux

voudrais purement et bonhommement poétique, va-t-il passer proverbe ? Déjà quelqu’un, qui a cru bien faire, avait dit que si d’autres s’étaient servis de l’hôpital pour y mourir, moi je m’en servais (autant dire en profitais) pour y vivre (autant dire pour vivre).

Pourtant, je vous donne ma parole d’honneur que mon plus vif désir serait de mener l’existence de tant d’autres que je vaux. (Et je parle ici en toute modestie.) Sans luxe, — je n’ai aucun goût luxueux, — sans trop de grandes débauches, — mon actuelle santé s’y oppose formellement et mes principes (car j’ai des principes, ne feignez pas de l’ignorer, ô mes chers camarades !) y auraient quelques objections, sans pose ni excès de méchanceté, ni abus de bonté, un juste milieu entre le pire et le mieux ; pas de vertu, hélas ! mais pas de vice proprement ; ni Alceste, ni pourtant Philinte, — enfin une existence de brave garçon et d'honnête homme, dût celui-ci tirer sur le gentilhomme, car fi du « gentleman » !

Hoc erat in votis.

Au lieu de cela, depuis (je compte bien) quatre énormes années presque révolues, c’est l’inquiétude, que dis-je ? le halètement, c’est :


…La mort et l’envie et l’argent,
Bons coursiers au pied diligent,