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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/366

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mes hôpitaux

de ces lieux de douleur, certes, mais aussi de soins sûrs et de pain sur la planche.

Peut-être, un jour que la mort nous tâtera, que la maladie avant-courrière et fourrière nous tiendra fiévreux et douloureux, peut-être miséreux et solitaires, les reverrons-nous, non sans attendrissement et une sorte de triste — ô bien triste ! — gratitude, ces longues avenues de lits bien blancs, ces longs rideaux blancs, car tout est long et blanc, en quelque sorte, en ces asiles…

Tout, sauf, en ce jour suprême de juin, pour moi, las de tant de pauvreté (provisoirement, croyez-le, car si habitué, moi, depuis cinq ans !), l’Hôpital avec un grand H, l’idée atroce, évocatrice d’une indicible infortune, de l’hôpital moderne pour le poète moderne, qui ne peut, à ses heures de découragement, que le trouver noir comme la mort et comme la tombe, et comme la croix tombale, et comme l’absence de charité, votre hôpital moderne, tout civilisé que vous l’ayez fait, hommes de ce siècle d’argent, de boue et de crachats !


III


Zut alors ! Ne sortirai-je donc de Charybde que pour m’engager dans Scylla, et mon nom, que je