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mes prisons

ainsi dire. Et je me plongeai dans des de Maistre, des Auguste Nicolas plus spéciaux…

J’avais néanmoins de timides objections que l’aumônier réfutait plus ou moins bien, admirablement pour le moi de cette époque.

— Mais les animaux, après leur mort ?… Il n’en est pas question dans les livres saints.

— Mon cher ami, si les livres saints n’en parlent pas plus que des filles d’Adam, par exemple, c’est que c’était superflu. D’ailleurs, Dieu étant l’infinie bonté, n’a créé les bêtes que pour leur bien autant que pour le nôtre.

— Mais l’enfer éternel ?

— Dieu est l’infinie justice et s’il punit éternellement c’est qu’il a ses raisons pour ça, raisons précellentes devant lesquelles notre unique droit est de nous incliner même sans les connaître. Car, en effet, les peines éternelles sont une espèce de mystère… Mais non, puisque le Dogme ne les met pas à ce rang.

Et ainsi de suite.

Le grand jour, tant attendu, si impatiemment souhaité, de la confession, arriva enfin…

Elle fut longue, détaillée à l’infini, cette confession, ma première depuis celle du renouvellement de ma première communion. Torts sensuels, surtout, torts de colère, torts d’intempérance, nombreux aussi, ceux-ci, torts de petits mensonges, de