Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/146

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IX

De ce moment et tous les soirs, à très peu d’exception près, durant les bons trois quarts d’une année, la même promenade, par quelque temps qu’il fît, m’amenait en ce Montmartre de fiançailles et me ramenait vers ces Batignolles depuis si longtemps parentales. L’affection mutuelle, je crois — malgré tout l’avenir qui devait devenir ce triste passé d’à présent, — pouvoir à juste titre m’exprimer ainsi, le réciproque goût s’en accroissait d’autant. Maintenant l’intimité s’établissait entre nos familles. J’allais tous les dimanches dîner chez les M… où ma mère était souvent invitée ; la Bonne Chanson « battait son plein », métaphoriquement et littéralement, et le cher petit bouquin s’augmentait de quelque vers chaque jour. Beaucoup d’entre ces presque improvisations furent supprimées lors de la remise à Alphonse Lemerre, déjà LE célèbre éditeur de toujours le passage Choiseul, du manuscrit définitif, et je le et les regrette, en vérité, aujourd’hui que jugeant les choses sinon beaucoup plus ce qu’on appelle « froidement » dans l’espèce, du