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quinze jours en hollande

ment — Dunkerque tourne au flamand). Ô l’accent ! Ch’l’acchin ! Je lisais dernièrement dans un article fort bien fait d’ailleurs sur Desrousseaux, le poète patoisant, lillois, l’auteur justement célèbre de ce chef-d’œuvre de grâce et de tristesse, le P’tiot Quinquin, que, particulièrement, là-bas, l’accent, surtout en patois, était comme terne, comme sourd. Sourd ? oui, — quel patois sérieux ne l’est pas, correspondant au courbant, au littéralement écrasant travail des champs ? Mais terne ? Oh non ! Et puis, quoi qu’il en soit, ce patois, Marceline Desbordes-Valmore l’a su, l’a eu sans doute, l’a sans nul doute parlé…

Mais me voici m’égaillant en, je crois, des divagations qui sont proprement des digressions et je ne siège pas encore entre une lampe et un verre d’eau sucrée. Ce n’est pas une conférence que vous me demandez, vous, mais un récit de voyage. Et je reprends. Allez, roulez !

Saluons néanmoins, avant l’ébranlement des wagons pour l’étranger, la ville en long et sa splendide basilique massive (de loin) grâce à son absence de tout clocher, clocheton, tour ou tourillon, et l’Aisne très belle, en long.

Et le train se remet en marche lentement, pesamment, enfilant les faubourgs aux masures basses crépies à la chaux, où toute une marmaille accourue sur le seuil pour voir « passer le ch’min d’fer »