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quinze jours en hollande


Cependant le temps passe. Il s’agit de Leyde et de ma conférence là-bas. C’est un centre universitaire. Un peu de latin siérait. Non, c’est suranné Allons-y donc de la docte cité. Et je marque dans mes bouquins de nouvelles pages, et comme il paraît qu’un professeur local a dit qu’il ne comprenait pas qu’on reçut avec égard un voyou comme moi, je pris dans mon œuvre en prose un morceau où ce mot se trouvait, afin de la bien lancer à la tête du bonhomme s’il se trouvait là, à son… dos au cas contraire.

Je puisai un peu partout dans mes poésies. Je risquai même une certaine quantité de pièces ici relativement lisibles de Parallèlement. Je me proposai de parler encore un peu plus en détail qu’à La Haye, des questions techniques, vers libres, décadents, symbolistes, romans, — toutes choses un peu fastidieuses pour moi… qui sais que toutes ces dénominations, bien plus encore que classiques et romantiques en 1830 — époque de foi ! sont de la… pure fumisterie doublée du plus intransigeant enfantillage.

Le chien et loup tombe. On expédie le dîner. Le départ est à sept heures et demie. Adieu pour trois ou quatre jours, car après Leyde, Amsterdam, Hélène-Villa et miss Renée ! Un clair de lune se lève qui me promet un beau voyage… à travers les portières — et des vues encore — inédites peut-être de Hollande !