une voix à demi étranglée par la terreur retentit,
sinistre, dans l’escalier : « Ce n’est pas moi
Rigault, je suis le propriétaire ! » En entendant
ces mots, le vrai Rigault devina qu’on allait
fusiller quelqu’un à sa place, et quel quelqu’un,
pour Dieu ! son propriétaire ni plus ni moins.
Et de descendre aussitôt quatre à quatre et de
crier aux Versaillais qui avaient déjà collé au
mur l’infortuné « patron », en se désignant du
doigt : « Voici Rigault et non cet homme. Et
vive la Commune ! »
Quelle différence entre cette conduite certainement superbe et la peut-être raisonnable chanson des anarchistes d’aujourd’hui :
Nom de Dieu !
Prends ton propriétaire…
Ces terribles souvenirs n’empêchent pas la table d’hôte de Mme Th…, la voisine immédiate de ce proprio vraiment chançard, d’être assez amusante, composée aux trois quarts de Moldo-Valaques et autres parfaits rastas dont le français, tant fantaisiste ! faisait parfois sourire et même rire le coin petit parisien que nous formions à quelques-uns — dont un juif polonais. Ce garçon (Stanislas de son petit nom) de qui le