ticulière. Ah ! le joli bébé que je fais avec ma canne et ma main se raccrochant à tous les angles de tous les objets. Parfois aussi j’ai recours à leur surface, et c’est en butant de bric et de broc autour de ma chambre, empoignant une chaise ici, là m’appuyant de tout le poids de ma paume restée libre, que je reprends mes habitudes de marcheur hésitant, qui, pour un peu, irait à quatre pattes.
Des camarades « s’amènent ». Alors, selon les gens, c’est la joie pure ou une médiocre distraction, du haut de mon lit, toro ab alto, j’écoute les nouvelles, je les commente, j’énonce des projets, beaucoup, j’en forme surplace beaucoup aussi. Quelque mal essaie de se dire sur les absents ou à propos d’eux. Je passe outre ou j’excuse du mieux que je puis, mais c’est si difficile ! Et pourtant un des traits de mon caractère consiste à ne me pas montrer méchant d’ordinaire, je crois.
Mais voilà mon amie. Elle, c’est la vie. Sans elle, quoi ? Elle me gâte, m’apporte des douceurs, trop parfois. Elle doit se priver. Ça, je ne le veux pas, mais allons donc ! et les friandises s’accumulent. Et les fleurs donc ! Elle m’a fait aimer les fleurs, les fleurs sur la fenêtre les fleurs qu’on met dans un verre, les fleurs apprivoisées, discrètes, familières, qu’on croirait