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Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, II.djvu/181

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souvenirs et promenades

vieux aussi, et de fait, en ce temps de mots médiévistes, ça pourrait s’appeler une maladrerie. Pittoresque dans plusieurs parties. Des morceaux Henry IV très remarquables. D’assez nombreux arbres, restes de bocages qui virent des nymphes et de l’histoire.

J’y jouis, dans un pavillon galamment baptisé, d’une chambre où j’ai surtout ceci d’être seul avec des livres — et des visites tant que j’en veux.

Le traitement consiste principalement en pansements. C’est ennuyeux, avec des distractions dont la principale consiste à constater de visu des améliorations dont le médecin connaît plus circonspectement en général. Voici d’ailleurs venu le temps où je dois y mettre du mien : il me faut essayer de marcher. C’est la troisième fois depuis ce maudit mal (neuf ans déjà) que je renouvelle ces tentatives dont je sors jusqu’à présent un peu plus boiteux chaque fois, capable, si on peut appeler y a ainsi, d’aller et de venir dans une crainte perpétuelle des moindres heurts, maudissant les pauvres bons chiens qui vont à leurs affaires, exaspéré contre les jeux des enfants dans la rue, et inattentif aux seules voitures, bicyclettes et autres contingences trop multipliées et périculeuses pour ne m’en fier plus là-dessus qu’à une Providence toute par-